Garder pleine sa chaudière

Pour une direction d’école, le début du mois d’août signale souvent le redémarrage du mode “nouvelle année scolaire”. C’est un temps de réflexion, d’établissement d’objectifs, et de planification. Un temps pour peaufiner les projets éducatifs que nous envisageons vivre avec nos élèves, nos parents, et notre personnel.

C’est aussi un temps où notre énergie est haute, où nous sommes remplis d’espoir et d’optimisme – un bon “feeling”. Ça me fait penser à la chanson thème de la série Happy Days (ouf – je recule dans le temps!): c’est une chanson feel good, n’est-ce pas?

Une récente conversation avec les propriétaires d’une entreprise locale m’a fait penser à la durabilité de cette énergie positive, ce “good feeling”. Entre autres, nous avons discuté des impacts à court et à long terme que peut avoir des situations ou personnes négatives sur un leader. Nous avons aussi discuté de stratégies à prévoir afin de nous aider à conserver notre énergie positive.

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Alors, à l’aube d’une nouvelle année scolaire, comment un leader peut-il assurer la durabilité de son énergie face aux défis qui se présenteront? C’est une question importante à se poser, car un leader ne peut ajouter de la valeur aux autres si sa propre chaudière est vide!

N’en faites pas une affaire personnelle

Lorsque nous faisons face à une situation difficile, surtout lorsque c’est indirect, nous pouvons avoir le sentiment d’être visé ou personnellement attaqué. Par exemple, lorsque nous mettons beaucoup de temps, d’énergie, et de passion derrière une initiative, et que certaines personnes n’embarquent pas ou critiquent, ce n’est pas facile à accepter! Le résultat immédiat est souvent une réaction émotive: “Ils me mettent continuellement des bâtons dans les roues!”, “Ils ne m’aiment pas!”, “Ils ne veulent pas me voir réussir!”. Vous êtes-vous déjà sentis comme ça? Cet état d’esprit peut faire évaporer rapidement notre énergie positive.

Dans ce genre de situation, autant que l’on peut dire que c’est une réaction humaine qu’il est important de se secouer l’ego et reprendre son élan. Il faut passer aux solutions car les solutions nourrissent, tandis que la rancune consomme notre énergie positive. Il est important de reconnaitre nos émotions négatives, mais il est encore de plus grande importance de ne pas s’y attarder trop longtemps.

Il faut passer aux solutions car les solutions nourrissent, tandis que la rancune consomme notre énergie positive. 

“Ne pas en faire une affaire personnelle” est souvent plus facile à dire que vivre. C’est une stratégie que je continue à travailler et à développer: calmer le plus rapidement possible cette voix rancunière afin de donner toute la place à une mentalité de croissance.

Partager avec un mentor ou coach

Occuper un poste de leadership engendre souvent un sentiment d’isolement. Nous pouvons penser que nous sommes seuls à vivre ce que nous vivons. Nous n’avons pas le temps d’en parler avec nos collègues, nous ne voulons pas ajouter à leur assiette déjà pleine, et nous ne voulons certainement pas les déranger avec du négatif. Alors nous faisons face au défi seul.

Erreur!

Ce que les gens ne réalisent pas, c’est que plusieurs de nos collègues pensent la même chose! C’est un cycle autodestructeur basé sur des suppositions. Il faut se défaire de cette façon de penser! Le leadership, c’est un sport D’ÉQUIPE.

Mes plus grands moments de croissance ont été réalisés lors d’échanges avec un collègue. Non seulement est-ce que cette personne me guide, mais elle me fournit une vision objective, et me pose des questions qui me forcent à considérer des options hors de ma zone de confort. Et c’est là que se retrouve la croissance.

Le leadership, c’est un sport D’ÉQUIPE.

Trouvez-vous un mentor ou coach, une personne qui vous connait bien, que vous allez rencontrer régulièrement. Ajouter les rendez-vous dans votre calendrier, soyez intentionnels dans votre croissance! Établissez des objectifs, jaser de ce qu’il se passe au travail, ou même dans votre vie personnelle si vous le désirez. Voici un article intéressant qui traite d’une recherche portant sur l’importance du coaching des directions.

Inspirez-vous l’un et l’autre: faites le temps pour remplir vos chaudières.

“Arroser les fleurs…”

Au courant de mon parcours comme leader, j’ai abordé des situations difficiles avec des individus. Ces expériences m’ont apporté à la réalisation qu’un leader ne peut pas décider pour une autre personne de changer pour le mieux. Une personne ne peut changer que si elle accepte sincèrement ce changement.

Je suis une personne optimiste de nature. Je crois en le potentiel de chaque personne, et c’est pour cette raison que je suis toujours prêt à les appuyer. Cependant, comme leader je réalise qu’il est important de mettre mon énergie là où j’ai de l’influence, de l’impact.

Lorsqu’une personne n’est pas disposée à accepter un changement, je peux vider complètement ma chaudière jour après jour, sans exercer une influence, ni avoir un impact positif sur cet individu. Cette situation n’est pas saine. Dans un tel cas, le leader s’assure qu’un appui est toujours disponible pour cette personne, et que la personne sait que son leader sera toujours là pour elle. Toutefois, il importe de bien choisir là où nous pouvons concentrer notre énergie afin d’y arriver à une récolte fructueuse.

Cependant, comme leader je réalise qu’il est important de mettre mon énergie là où j’ai de l’influence, de l’impact.

En ce début d’année scolaire 2018-2019, comment allez-vous assurer la durabilité de votre énergie positive?


2 thoughts on “Garder pleine sa chaudière

  1. Super intéressant et authentique, cher collègue. C’est bien vrai que le leader doit activement et intentionnellement gérer son énergie, comprendre et interpréter objectivement son niveau d’influence et s’appuyer sur un mentor. De précieux conseils avant la rentrée et qu’il ne faut pas oublier en cours d’année. Merci 🙂

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