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Un des plus grands défis qu’une direction d’école doit surmonter est de protéger le temps d’enseignement. C’est d’ailleurs une plainte commune chez les enseignantes et les enseignants: nous ne passons pas assez de temps en classe avec nos élèves afin d’arriver à réaliser nos objectifs. Développement professionnel, journées pédagogiques, rencontres des communautés d’apprentissage professionnelles (CAP) – tous des exemples d’activités pédagogiques importantes et nécessaires, mais qui nous empêchent d’être présents en salle de classe avec nos élèves. De plus, pour certaines de ces activités, nos profs doivent préparer de la planification pour la personne suppléante.
Est-il donc possible de surmonter ce défi? Comment faire sans bouleverser tout le monde, sans ajouter aux tâches de la direction et des profs, et sans enlever aux élèves de belles occasions d’apprentissage et de développement? Comment faire à l’intérieur de cette structure scolaire qui reste en grande partie inchangée depuis sa conception en 1892 par le «Committee of Ten» (https://en.wikipedia.org/wiki/Committee_of_Ten#Background). Pas certain.
Petit changement, gros gains
Faisons un inventaire pédagogique de quelques raisons pourquoi un prof ne serait pas avec ses élèves dans sa salle de classe:
- Journées pédagogiques (pas d’élèves à l’école)
- Développement professionnel (formations)
- Rencontres pédagogiques (planification des projets pédagogiques – enquêtes, parcours, etc.)
- Rencontres de certains comités (enfance en difficulté, gestion du comportement, etc.)
Serait-il possible de faire ces activités sans perdre une minute de temps d’enseignement? J’ai entretenu plusieurs discussions portant sur cette question avec des profs, des directions, et même des parents. En général, une idée commune ressortait: quel serait l’impact si le personnel scolaire avait une heure de travail d’équipe après le départ des élèves en fin de journée? Je trouve l’idée intéressante!
Mise en contexte: prenons l’exemple d’une école élémentaire dans laquelle les classes débutent à 8 h 45 et terminent à 15 h 10. En général, la routine du départ est terminée par 15 h 30, et nous aurions ensuite une heure, à tous les jours, durant laquelle on pourrait faire, par exemple:
- Du développement professionnel (formation)
- Rencontres pédagogiques (planification des projets pédagogiques – enquêtes, parcours, etc.)
- Rencontres de certains comités (enfance en difficulté, gestion du comportement, spectacle de Noël, etc.)
- Réunions mensuelles du personnel
Avec une bonne co-planification, nous pourrions établir un calendrier de ces activités pédagogiques de septembre à juin, travaillant ensemble à réaliser nos objectifs pédagogiques identifiés dans notre plan d’amélioration ainsi que notre plan d’apprentissage professionnel. Fini la pêche aux suppléants, le temps manqué avec nos élèves, la préparation supplémentaire, le temps de préparation perdu! On fait ceci tout au long de l’année entre 15 h 30 et 16 h 30 – pas d’élèves dans les classes, pas de perte de temps d’enseignement. Il faut faire de la place pour notre développement professionnel et la réflexion pédagogique! De plus, il y aurait des économies importantes chez les conseils scolaires.
Bien sûr, il n’y aurait pas des rencontres tous les jours. C’est alors qu’un prof pourrait s’engager dans d’autres activités pédagogiques/parascolaires pendant cette heure, par exemple:
- Corrections
- Planification
- Rédaction des notes et commentaires des bulletins
- Entraînement d’une équipe sportive
- Rencontres de clubs
Si nous arrivons à accomplir plus de travail à l’école, alors nous en aurions moins à faire à la maison, par exemple le “crunch” du temps des bulletins serait potentiellement beaucoup moins intense (nous n’aurions même plus besoin des journées pédagogiques pour la préparation des bulletins – des journées de plus avec nos élèves!). Je me demande si, en général, le niveau de stress chez le personnel diminuerait?
Pensez-vous que cette approche pourrait fonctionner dans nos écoles secondaires aussi? La structure du système scolaire changera-t-elle un jour afin de pouvoir mettre en place une telle approche? Quels sont les avantages et les désavantages? J’aimerais beaucoup lire vos pensées!
«Si vous ne risquez rien, vous risquez encore plus.»
Faouzi Skali, écrivain