Virage à l’ère numérique: premiers pas pour la direction d’école – Partie 1

8 caractéristiques leader innovateur

Sketchnote par la talentueuse Marie-André Ouimet (@maotechno) et inspiré par les huite caractéristiques identifiées par George Couros 

Entamer et soutenir un processus de changement tel que le virage à l’ère numérique relève en grande partie de la direction d’école. La réussite d’une telle mise en oeuvre est beaucoup influencée par le leader innovateur (voir le sketchnote ici haut) et ses caractéristiques: son habileté à pouvoir inspirer les autres, sa motivation, sa capacité à bâtir et maintenir des relations, son attitude, ses compétences, sa vision. Devant de telles attentes élevées, souvent ce qu’il manque à la direction d’école, c’est le COMMENT.

J’aimerais donc proposer, en deux billets de blogue, quelques pistes et réflexions qui, je l’espère, viendront inspirer votre cheminement.

ENGAGEMENT DE LA DIRECTION D’ÉCOLE (LEADER)

« Le changement, ce n’est pas quelque chose que l’on fait aux autres. C’est quelque chose que l’on vit soi-même. » (traduction libre), George Couros (@gcouros)

De prime abord, s’embarquer dans cette belle aventure de transformation (je dirais même évolution) requiert un engagement envers son apprentissage professionnel. Comme leader de ton école, tu dois être un modèle dans tes actions, ton comportement, tes habitudes, ainsi que ton attitude. Si tu n’es pas prêt à t’engager sincèrement, tu ne peux pas t’attendre à ce que ton personnel le soit. Mon intention ici n’est pas d’écrire une thèse portant sur l’engagement, mais de confirmer qu’il n’y aura pas de transformation dans l’absence d’engagement. Je crois sincèrement que l’évolution de notre profession est d’abord un processus intrinsèque qui implique une croissance interne, prendre des risques, être en apprentissage perpétuel, et sortir de sa zone de confort.

Souvent, on peut penser qu’un processus de changement et un engagement impliquent ajouter à nos tâches. Je ne crois pas que c’est le cas puisqu’on parle de transformation. Je le vois plutôt comme des modifications à ce que je fais déjà – un «tweaking». Voici quelques exemples de «tweaking» observés chez certaines directions:

  • Lorsque j’arrivais à l’école le matin, c’était habituellement vers 8 h. Maintenant, j’arrive vers 7 h 45, et pendant les premières 15 minutes (porte fermée) je lis mon fil Twitter ainsi qu’un article en ligne portant sur le leadership éducationnel.
  • En soirée, je vérifie mon réseau d’apprentissage professionnel sur Twitter et je participe parfois à un chat Twitter. C’est aussi facile que lorsque je vérifie ma page Facebook. Je le fais même sans que mon époux s’en rende compte !
  • Lorsque je suis à l’aréna pour une pratique de hockey de mon enfant, j’apporte maintenant mon iPad. La plupart du temps, je lis des articles en éducation et j’alimente mon réseau (Twitter, Instagram, Google +) tout en observant mon enfant sur la patinoire. Parfois, je rédige même un billet pour mon blogue !
  • Avant le début de la semaine, je choisis 2 à 3 billets de blogues que j’aimerais lire d’ici vendredi. Lorsque je trouve le temps de manger mon dîner et que je suis dans mon bureau, je lis un billet en même temps, et ensuite je le partage avec mon personnel. 

Si nous continuons à faire les choses de la même façon, nous ne pouvons pas nous attendre à de résultats différents dans nos écoles. Avant de transformer, nous devons, comme leader, être premièrement engagés à notre propre croissance professionnelle.

APPRENTISSAGE PROFESSIONNEL POUR LA DIRECTION D’ÉCOLE 

La réflexion est au coeur de notre pratique. Elle nous permet de faire l’état des choses passées, présentes, et à venir. Cette réflexion est d’autant plus puissante lorsqu’elle est faite avec d’autres leaders en éducation dans notre organisme ou bien à l’extérieur. La réflexion vient alimenter notre apprentissage professionnel. L’éducation est en évolution rapide, et l’apprentissage professionnel n’a jamais été aussi important qu’elle l’est présentement.

Voici trois ouvrages que je vous recommande à lire:

Après avoir lu ce livre, je comprenais davantage les grandes idées principales du virage à l’ère numérique. Les propos de l’auteur m’ont permis de réfléchir et, par conséquent, commencer à développer ma propre philosophie du virage. De plus, je trouve que Michael Fullan fournit un excellent cadre de référence pour bien comprendre les trois portes d’entrées principales pour un virage à l’ère numérique: la pédagogie participative, la technologie qui contribue, et une culture d’engagement systémique.

Ce que j’ai apprécié le plus de cette lecture, c’est le pratico-pratique pour la direction d’école. Des comportements spécifiques sont identifiés, alors la direction peut passer à l’action avec son équipe. Eric Sheninger propose en gros une façon de faire pour aborder le virage à l’ère numérique dans une école (et dans sa communauté scolaire) en développant 7 piliers du leadership qu’il identifie dans son livre. Une progression presque naturelle suivant Stratosphere.

Il y a tellement de bonnes choses dans ce livre qu’il m’est difficile de résumer en quelques phrases ce que j’ai apprécié le plus en tant que direction d’école. Alors pour moi, cette lecture a été comme le dessert suivant un très bon repas. Dans ses écrits, George Couros a cette façon de bien équilibrer la théorie, la pratique, et la réflexion. Il met l’accent autant sur l’apprentissage professionnel que sur l’importance de bien répondre aux besoins des élèves d’aujourd’hui et de demain.

Ce qui m’a permis de faire une réflexion qui est beaucoup plus profonde est le fait que j’ai lu les deux livres mentionnés ici haut avant celui-ci. Le «flow» était exceptionnel ! The Innovator’s Mindset m’a permis d’approfondir ma réflexion, de remettre certaines pratiques en question, de continuer à développer certains nouveaux comportements, et de poursuivre ma croissance professionnelle. Il vient confirmer l’importance de l’apprentissage continu, du réseautage, et de l’état d’esprit de développement (le «growth mindset» – voir mon billet).

Se réseauter

Il va sans dire que se réseauter en éducation est maintenant une nécessité. Pouvoir puiser de et contribuer à une intelligence collective est une compétence (voir même une habitude) précieuse à développer chez la direction d’école.

Tel que mentionné dans un billet ultérieur, mon abonnement à Twitter en 2011 a changé comment je fais et je perçois l’apprentissage professionnel. Bâtir, partager et croître avec mon réseau d’apprentissage professionnel est devenu une pratique intrinsèque que j’adore. Les ressources partagées, la réflexion perpétuelle, se réseauter avec d’autres professionnels en éducation à travers le monde, c’est vivifiant !

As-tu un compte Twitter ? Sinon, voici le lien pour en créer un. Et voici quelques ressources provenant de mon réseau sur Twitter:

«Et si tous les enseignantes et enseignants composaient un tweet par jour sur Twitter décrivant quelque chose qu’ils ont fait en classe, et qu’ensuite ils prenaient 5 minutes pour lire les tweets des autres ? (traduction libre), George Couros (@gcouros)

Et voilà, un peu de matière qui fait réfléchir. Dans la deuxième partie de ce billet, je discuterai de vision technopédagogique, et je présenterai quelques exemples pratiques qu’une direction d’école pourrait adopter afin de guider et d’accompagner son école dans le virage à l’ère numérique. Je vous laisse avec cette image.

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 (image partagée sur Twitter)

9 thoughts on “Virage à l’ère numérique: premiers pas pour la direction d’école – Partie 1

  1. Merci Joël pour ce partage, la sensibilité humaine est à la base de bien des changements, est la source de la création.

    Bonne et belle journée

  2. Excellent billet cher collègue. Je retiens qu’il faut prendre le temps de prendre soin de soi (apprentissage professionnel) avant de pouvoir prendre soin de son personnel. J’ai hâte de lire la partie 2.

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